Mouvement ascensionnel

Publié le par Wil Becker

sahune

Aurais pu gagner Saint-Martin, versant sud du Canigou, pour y mener retraite..comme qui dirait m'interroger sur le métier de poseur de lignes..aurais pu..oui..aurais pu..mais le quotidien se cantonne déjà dans la solitude, une solitude, certes, peuplée.... d'auteurs oubliés, de vies baclées, d'une soif de curiosités..de passion, tout bonnement..mais voilà..mes penchants rabelaisiens me rattrapent en chair..de tout mon soûl... rien de plus simple..laisser BB à demeure gardé par NooNoo..convoquer l'escouade de joyeux drilles pour partir sur la route, à la paresseuse..retrouver quatre jours durant, le goût des journées longues, des nuits courtes et des réveils empatés. Le chaud des tables rallongées et des grillades arrosées d'un vin-coffre ou d'une clairette. Une partie de dance dansée chaloupe ou ska-rifiée au sortir d'un blind-test qui n'a de gagnant que le nom..de Dieu surtout..Alors ils prirent la route , tout droit,  plein-sud, juste avant Char, Fabre et Giono, bien avant Pagnol..Entre La Sévigné et ce bon Barjavel où les débits de boisson javellisent au vert le bon vin dAvignon, celui des papes d'antan et des vicaires à soubrettes.A l'ombre de Nyons (prononcer le "s" sinon  c'est la Suisse) nous allons nicher quelque temps..sous la nuit trop courte et les ravages d'une quarantaine qui vient sous calendes et qui guette, là, sur la ride. Le cheveux gris, le livre presque bouclé, un autre sous commande, je vais. Quatre jours de trêve à profiter. Les langues mauvaises jureront par la fraîcheur d'un climat capricieux, pluie, vent sournois et soleil voilé, qu'importe après tout, la glace est toujours sainte au fond d'un pastis pris, repris sur la terrasse refroidie, les orteils frétillants sous le rire des ouailles et les tatanes toujours semées dans quelques lopins de gazon jouxtant la piscine..

barjavel

René sur les genoux de Marie Barjavel (coll.particulière)

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